Speech by President Wade at the 55th LI Congress
Belfast, le 16 Mai 2008
Monsieur Le Président de l’Internationale Libérale,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Sénateurs et Députés,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames, Messieurs les Vice-Présidents,
Messieurs les Présidents de Fondation,
Mesdames, Messieurs les Présidents des Partis Libéraux et Démocrates,
Mesdames, Messieurs les Chefs de Délégations,
Mesdames, Messieurs, Chers amis Congressistes,
C’est avec un grand plaisir que je me retrouve parmi vous, après un intermède qui m’a paru long, moi qui ne manquais presque jamais un Congrès de notre Internationale. Cependant, le Ministre Lamine BA, en charge des relations internationales, a toujours conduit des délégations de mon Parti qui est donc resté en contact permanent avec vous.
Je voudrais, au seuil de mon intervention, m’incliner devant la mémoire d’une grande militante libérale, Madame Benazir Bhutto qui nous a quittés en décembre dernier, alors qu’elle était en plein combat pour la démocratie, dans son pays. Femme musulmane, libérale, combattante, elle a été très tôt arrachée à notre affection. Que son âme repose en Paix.
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis, Nous voici donc de retour sur la Terre des
Grandes Conquêtes Démocratiques et des plus éminents penseurs libéraux : de John Locke à Adam Smith, en passant par Hume, John Stuart Mill, et plus tard, mon maître John Maynard Keynes.
Tous, au fil des siècles, ils ont réussi à faire du libéralisme le parti de la Magna Carta ; un corps de pensée cohérente, un mouvement dynamique, englobant tous les domaines de l’action humaine, notamment la politique, les droits de l’homme, l’économie, l’éthique, etc. Comme toute doctrine ou corps d’idées, le libéralisme a subi les influences des différentes révolutions qui ont secoué le monde (la révolution anglaise, la révolution américaine de 1778 et la révolution française de 1789).
C’est sous cette bannière que des hommes et des femmes ont lancé avec le Manifeste d’Oxford de 1947 l’Internationale Libérale qui nous réunit aujourd’hui, pour réfléchir ensemble sous la lumière de notre doctrine sur les questions brûlantes qui préoccupent le monde et les solutions à apporter à nos défis communs.
Compte tenu de nos réalités au Sénégal, nous avons réussi à élaborer une doctrine du libéralisme social qui embrasse ensemble les réalités et les aspirations africaines car une doctrine n’a de sens que si elle s’enracine dans la culture nationale.
L’Internationale Libérale, au départ européocentriste, a intégré progressivement les préoccupations africaines.
Vous avez choisi comme thème de notre Congrès ‘’Our shared Future’’, en Français ‘’Notre avenir commun’’ ,
Nous allons examiner les réponses de notre Parti à cette question.
1. Au niveau national
11. Les options libéralesDans le passé, j’ai eu à écrire sur la doctrine du libéralisme que j’ai introduite en Afrique dans les années 70, à un moment où nombreux étaient les préjugés contre celui-ci. Beaucoup de changements depuis. Aujourd’hui, mon Parti a l’avantage d’être parmi les partis de notre Internationale à la direction d’un pays à la faveur d’élections libres citées en exemple. Aussi, je pense que vous attendez de moi plus un témoignage sur la façon dont notre pays vit le libéralisme que des considérations théoriques.
En raison de ses nombreuses performances dans les domaines les plus divers, le Sénégal, classé pourtant parmi les pays pauvres, sous l’inspiration du libéralisme, a réussi des performances qui lui ont valu des félicitations du FMI et de la Banque Mondiale pour notre gestion macroéconomique et est devenu, aux yeux des bailleurs de fonds, un success story.
L’humanité une et indivisible en dépit des nombreuses et profondes disparités est un de nos principes de libéralisme. Je m’efforcerai, en partant de la situation actuelle, de vous expliquer comment le Sénégal, pays africain, entend se préparer à ce grand rendez-vous et, en ce sens, jouer son rôle en Afrique et dans le monde.
Je commencerai par vous expliquer brièvement comment le Sénégal a réussi mieux que d’autres. Ensuite, je répondrai aux deux questions auxquelles se ramène notre sujet : Quel rôle entendons-nous jouer dans une Afrique face au futur en pleine turbulence sous les vents tumultueux de la mondialisation et quels devront être nos rapports avec le monde développé ?
Dès sa création, mon parti avait décidé de s’attaquer, à la fois, aux violations des libertés fondamentales au nom du libéralisme politique et aux structures économiques socialistes au nom du libéralisme économique.
L’affirmation de l’individu, valeur fondamentale jouissant de l’attribut de liberté a toujours été notre premier postulat, contrairement à ceux qui ont donné la prééminence au groupe. De là notre option pour le respect des libertés et droits fondamentaux de la personne humaine dont l’épanouissement mû par la recherche naturelle du bien être génère la création des biens et des richesses.
C’est sur ce credo que nous avons bâti notre politique d’éducation à laquelle nous consacrons 40% du Budget de l’Etat, exemple peut être unique au monde, l’investissement massif sur l’enfant et sur la femme à la place des préjugés archaïques qui en faisaient une sorte de propriété de l’homme.
De la Case des Tout petits, concept sénégalais devenu universel, au profit des enfants de 4 à 6 ans à l’Université du Futur africain, le système éducatif sénégalais permet à ceux qui en bénéficient de développer toutes leurs facultés dès le bas âge, usant de jouets formateurs de l’esprit dont l’ordinateur dès le premier âge. A l’autre bout les jeunes africains de l’Université du Futur africain pourront bientôt, tout en étant en Afrique, suivre les cours et bénéficier de la formation des plus grandes universités du monde et n’auront donc plus besoin de s’expatrier pour avoir des diplômes tant recherchés et pourront servir directement l’Afrique au lieu d’aller s’installer dans les pays développés (fin du transfert des cerveaux).
C’est aussi sur la base de cette option que nous nous faisons le devoir d’éradiquer la pauvreté de notre société au lieu de nous contenter de l’atténuer. Pour nous, la pauvreté ne se définit pas par un revenu inférieur à deux dollars par jour mais se définit par rapport à la condition humaine. Pour nous la pauvreté est un ensemble de manques, de privations, ‘’a cluster of fundamental needs’’ :
manque d’un toit sain,
manque d’une nourriture saine,
manque d’eau potable,
non accès aux soins de santé,
non accès des enfants à l’éducation,
non accès à un environnement sain.
Sur la base du principe ‘’une famille, un toit’’ nous construisons des maisons, peut être les moins chères d’Afrique car, avec 70 dollars par mois, un père de famille peut être propriétaire d’une maison assez avenante sans apport personnel et payer en 15 ou 20 ans !
La Cité offre l’essentiel des manques : eau potable, dispensaires, écoles, environnement sain, …etc.
12. Effets des options sénégalaises sur le reste de l’Afrique
Tout d’abord, nous avons pu, ensemble, briser le monolithisme politique du parti unique jadis installé dans toute l’Afrique, introduire le pluralisme, et au bout du compte, des élections démocratiques se sont imposées grâce aux pressions extérieures. Bien entendu, pour cela nous avons bénéficié de soutiens politiques externes, de notre Internationale d’abord, des institutions financières internationales qui ont imposé des modèles de gestion économique et conditionné l’aide à leur adoption. Ainsi, progressivement l’Afrique s’est installée dans le modèle de la République fondée sur les trois pouvoirs théoriquement séparés, le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif étant issus d’élections libres et démocratiques, avec le respect de certaines libertés fondamentales dont la liberté d’expression, son corollaire la liberté d’information ainsi que le respect des droits de l’homme. Bien entendu, de ces énoncés théoriques à la réalité il y a une grande marge mais c’est déjà un progrès que les références démocratiques soient là et que les systèmes politiques s’efforcent de se mouvoir vers elles avec plus ou moins de bonheur. Des systèmes basés sur des élections dont les résultats sont acceptés par le pouvoir et l’opposition se multiplient, preuve que l’Afrique, malgré tout, avance.
Ainsi, notre lutte pour l’implantation du libéralisme au Sénégal et en Afrique, a eu trois séries de conséquences :
L’érosion progressive de l’hégémonie des partis uniques de droit ou de fait qui régissaient toute l’Afrique. On vit l’irruption successive des libertés, par exemple la liberté d’association qui a mené au multipartisme, la liberté d’expression qui a entraîné la multiplication des journaux très critiques, la liberté d’aller et venir. Notre option a rassuré l’opposition en Afrique qui, auparavant, avait recours à la lutte armée de l’extérieur pour obtenir le changement, mais aussi les pouvoirs qui y ont vu la possibilité de changement sans effusion de sang. Nous comptons près de 20 partis se réclamant du libéralisme en Afrique.
L’émergence de la démocratie a ainsi été une conséquence de notre lutte pour le libéralisme au Sénégal. Ainsi, nous avons pu créer une atmosphère de liberté économique qui a favorisé l’entrée des capitaux privés, malgré l’absence de ressources naturelles importantes du Sénégal qui n’a rien d’autre que ses ressources humaines.
L’adoption progressive de l’économie de marché à la place de l’économie d’Etat
Nous avons été à la base de l’économie de marché à la place des plans dirigistes introduits en Afrique dès le début de l’indépendance. A notre arrivée au pouvoir, nous avons appliqué l’idée selon laquelle le développement et la croissance, même s’ils doivent être organisés par l’Etat, sont d’abord l’œuvre des hommes et des femmes libres.
De là, le désengagement économique de l’Etat initié par la Banque Mondiale sous le nom d’ajustement structurel que nous avons poursuivi jusqu’à la disparition presque totale des 250 entreprises d’Etat créées par les socialistes et qui rivalisaient en inefficacité, avec des emplois artificiels sans justifications économiques, emplois de pure complaisance politique. Aujourd’hui, à l’exception de deux ou trois entreprises, la privatisation est totale.
Prochainement, nous allons réunir en Afrique les Partis se réclamant du libéralisme social et du libéralisme démocratique pour élargir nos bases. C’est l’objet du Réseau des Partis Libéraux Sociaux et Démocratiques.
Evidemment, le Sénégal a fait l’objet d’un processus singulier qui s’explique largement par l’ancienneté de nos relations avec la France, plus de trois siècles qui nous ont permis, avant l’indépendance, de nous acclimater avec le système des partis, les élections…etc. Le reste, l’alternance démocratique au pouvoir du 19 Mars 2000, sans effusion de sang, écartant un parti socialiste qui était au pouvoir depuis 40 ans, au profit d’un parti se réclamant du libéralisme jusque là inconnu en Afrique, est l’œuvre de notre culture nationale faite essentiellement de tolérance.
Convaincu que l’homme est à la base du développement, l’Etat libéral sénégalais dépense 40% de son budget à l’éducation. Je ne crois pas me tromper en affirmant que le Sénégal est le seul pays au monde à le faire, alors que l’objectif de l’Afrique est d’arriver à 23%.
Les changements profonds s’illustrent par la montée de l’élément féminin au Sénégal. Une femme Premier Ministre au début de mon mandat, aujourd’hui la parité absolue hommes/femmes sur la liste proportionnelle des élections à l’Assemblée nationale, 40% de femmes au Sénat, une femme pressentie pour être Président du Conseil Economique et Social dont la loi d’institution est en cours de vote. A l’école primaire, il y a même un peu plus de filles que de garçons !
2. Au niveau de l’Afrique
Au niveau de l’Afrique on a vu l’influence du modèle sénégalais. Il faut y ajouter toutes mes médiations que j’ai eu à faire et que je fais encore du fait de la confiance que m’accordent le pouvoir et l’opposition : Niger, Guinée Conakry, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Gabon, Tchad, Soudan, Darfour, Mauritanie, Togo…etc.
Au niveau du Continent, je suis Vice-président du NEPAD chargé de la coordination des secteurs Infrastructures, Energie, Environnement et Tics. A ce sujet j’ai lancé le Fonds de solidarité numérique dont l’objectif est de combler le fossé numérique qui sépare les pays développés des pays en voie de développement. Aujourd’hui, le fonds est accepté par tous les pays membres des Nations Unies. Je vous demande d’y adhérer formellement en versant une cotisation de départ. Vous pouvez consulter le site sur internet à l’adresse suivante : (www.dsf-fsn.org)
3. Au niveau mondial
31. Le commerce mondialPartisans du libre échange et du commerce qui est le moteur du développement, les pays africains ont axé leur lutte dans trois directions.
311. Un commerce équitable
Notre principe ‘’free trade but fair trade’’ nous a amenés à condamner les subventions des pays développés à leur agriculture, 1 milliard de dollars/jour, qui est un obstacle à nos exportations vers les pays développés au même moment où ceux-ci nous demandent de démanteler les barrières douanières.
312. La coopération avec l’Europe
Nous avons demandé la révision profonde des APE, Accords de Partenariat Economique avec l’Union Européenne, qui risquent de détruire nos industries naissantes et faibles si on nous impose la suppression de toutes les barrières douanières, sans compter que nos budgets largement alimentés par les droits de douane vont connaître des réductions drastiques qui vont conduire à la suppression de certaines dépenses sociales.
L’Afrique a donc rejeté les APE. En ce qui me concerne, convaincu de la nécessité d’une entente entre l’Europe et l’Afrique, je suis prêt à faciliter un accord à la seule condition qu’il tienne compte de nos intérêts.
32. La coopération internationale
Les libéraux préconisent plutôt un partenariat au développement pour éradiquer la pauvreté dans les pays du Sud. C’est tout le sens du NEPAD, Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique. Les libéraux sont pour l’ouverture des marchés occidentaux aux produits des pays du Sud, notamment ceux d’Afrique, pour les aider à sortir de la misère mais sans obstacles tarifaires ou non tarifaires. Cette option figure dans toutes les conclusions de tous les Congrès et Comités Exécutifs tenus par l’Internationale Libérale depuis 1947.
C’est la raison pour laquelle, nous libéraux africains, souhaitons le soutien des libéraux d’Europe au sein du Parlement Européen (ALDE) ou à l’extérieur, dans notre lutte pour des Accords justes et mutuellement avantageux avec l’Europe. Ce sera un soutien inestimable que l’Internationale Libérale apportera à l’Afrique dans son combat pour le Développement économique et social.
32. La crise de l’énergie
La flambée des prix du baril et ses conséquences m’a amené à proposer une formule, la WADE FORMULA :
« (P t – 29)Qt = St»
(site : www.thewadeformula.com),que j’ai proposée à la 62 ème Assemblée Générale des Nations Unies qui permet de saisir ensemble trois réalités :
les superprofits des compagnies pétrolières qui retirent de l’Afrique chaque année des centaines de millions de dollars en laissant la pauvreté derrière. Je leur propose une participation volontaire à l’alimentation d’un fonds de lutte contre la pauvreté,
les rentes des pays africains qui ont des puits de pétrole et perçoivent de confortables royalties sans aucun investissement,
la surcharge subie par les pays africains non producteurs de pétrole qui voient leurs factures d’importation de pétrole monter de façon exponentielle les plaçant devant l’alternative, soit de répercuter la hausse sur le prix des denrées de premières nécessité, ce qui risque de provoquer l’explosion sociale, soit de subventionner ces prix au risque de déséquilibrer leurs budget et de renoncer à des dépenses sociales.
Au début, je n’ai pas été entendu mais, aujourd’hui, j’enregistre avec satisfaction la position de la Banque Mondiale qui envisage très sérieusement la question de la surcharge des pays africains non producteurs de pétrole et celle du Président Sarkozy qui propose une taxe sur les superprofits pétroliers en vue de la lutte contre la pauvreté.
33. La crise alimentaire mondiale
La crise née de la flambée des prix des denrées alimentaires nous a amenés à envisager des mesures immédiates et des mesures structurelles à effet de long terme.
Aujourd’hui, le monde est confronté à la flambée de la violence dans les pays en développement où, chaque jour, on note des manifestations populaires violentes dites ‘’émeutes de la faim’’. Heureusement le Sénégal en est épargné. Les images diffusées en boucle sur les grandes chaînes occidentales doivent nous inquiéter, nous alarmer et nous amener à réagir vite.
Le monde est, en effet, en proie à une grave crise alimentaire à l’échelle planétaire, conséquence d’erreurs cumulées depuis des décennies.
Le marché mondial vit une dépression extrêmement dangereuse. Au plan social, tous les efforts fournis par les gouvernements pour réduire la pauvreté ou l’éradiquer risquent d’être anéantis. Alors nous devons réagir, réajuster et ne pas laisser les rênes de l’économie à la seule loi du marché dominé par des oligopoles et des monopoles qui faussent la concurrence, un des éléments de base du libéralisme.
Nous avons lancé la GOANA, Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance qui vise l’objectif de l’autosuffisance alimentaire. Notre pays, en effet, importe chaque année 600.000 tonnes de riz, denrée introduite par le colonisateur au 19ème siècle et qui est devenue l’alimentation de base des Sénégalais.
A cet effet, nous bénéficions de l’assistance de l’Inde pour mettre en valeur 240.000 hectares de la vallée du Fleuve Sénégal.
Notre climat est caractérisé par deux saisons, une saison de pluie qui dure trois à quatre mois à partir de fin mai, une longue saison sèche qui dure 9 mois.
C’est pourquoi, nous avons lancé un programme ambitieux d’exécution immédiate en faisant appel à toute la population, même aux émigrés pour un retour vers la terre. Le mouvement est d’une ampleur insoupçonnée et nous avons espoir, au-delà de la couverture de nos besoins alimentaires, de disposer de surplus à exporter.
34. La coopération avec les pays d’Asie
L’Afrique a engagé une vaste coopération avec l’Inde et la Chine qui offrent des conditions autrement plus avantageuses : crédits concessionnels à très long terme, réactions rapides et efficaces.
Dans mon pays, le marché étant faussé par les pays développés qui, ainsi que je l’ai dit, subventionnent largement leurs produits agricoles, nous sommes obligés de subventionner à notre tour les consommateurs.
Nos adversaires alimentent partout la polémique, en faisant croire que la crise mondiale est consécutive aux politiques libérales alors que le marché est perturbé justement par des violations de la concurrence par les pays développés.
35. Sur l’environnement
Nous référant à la Déclaration d’Oxford de 1967 qui mentionnait que « the community has a special responsability to protect natural resources from indiscriminate development either by public or private interests », une résolution des Partis libéraux africains a rappellé la résolution de 1984 et l’appel libéral de Rome qui recommandaient respectivement « to take active steps to reduce sulfured dioxide emissions from industries and power stations » et aussi « requires the industrialised societies to reduce drastically their waste raw materials and non renewable energy resources ».
La lutte de l’Afrique en faveur de l’environnement se traduit aujourd’hui par notre engagement à construire la Grande Muraille Verte de Dakar à Djibouti, le long du Sahel, pour limiter l’extension du désert et rééquilibrer l’atmosphère dégradée par le saccage des forêts tropicales.
Parallèlement les bailleurs de fonds ont adopté le modèle sénégalais des bassins de rétention qui recueillent auprès de chaque ville une partie des milliards de tonnes d’eau qui tombent chaque hivernage et disparaissent par infiltration dans le sol ou vers la mer. Le bassin de rétention permet au village de cultiver toute l’année pour la production maraîchère destinée aux marchés locaux ou à l’exportation. Nous en avons réalisé environ 250 au coût unitaire de $140.000 environ.
Vous voyez, Mesdames et Messieurs, Chers Congressistes, que le débat actuel sur les changements climatiques a été le nôtre, depuis plus d’un quart de siècle.
De manière générale, si on avait écouté les libéraux et appliqué nos recommandations, on aurait dépassé les problèmes écologiques qui menacent l’équilibre de notre Planète.
36. Libéralisme et tolérance Nous avons bien dit « Our shared future ». Alors je voudrais terminer mon propos en abordant une question que l’Humanité n’a pas encore résolue et que nous, Libéraux, avons déjà discutée avec beaucoup de courage, il y a déjà 5 ans : les relations entre l’Occident et le monde musulman.
Il me plaît d’en parler ici parce que je suis à la fois, libéral et musulman ; mais surtout parce que je suis Président d’Honneur de l’Internationale Libérale et, depuis mars dernier, Président de l’Organisation de la Conférence Islamique, avec une feuille de route dont les points saillants sont la recherche de la Paix au Proche et au Moyen Orient, la solution de la Crise au Darfour et l’amélioration des relations entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Iran.
En m’adressant au 170ème Comité Exécutif de notre Internationale, à Casablanca, en mars 2003, sur le thème : « l’Islam et l’Occident : le point de vue libéral », je réaffirmais, sans ambages, que l’Islam contrairement à une idée bien répandue est une religion de Paix. En bons musulmans, nous avons toujours porté un plaidoyer vibrant pour changer la perception qu’un certain Occident a de l’Islam. Mais aussi, en libéral convaincu, je n’ai jamais hésité à éclairer nos frères en Islam sur les valeurs fondamentales de liberté, tolérance, Paix et de solidarité, qui permettent de placer l’Individu et la dignité humaine au dessus de tout le reste. Souvenons-nous encore de mon message de Casablanca en mars 2003, où j’avais démontré la subtile symbiose entre les valeurs libérales et celles sacro-saintes de l’Islam, en citant Ibn Khaldoum, le penseur libéral musulman du XVème siècle.
Nous avons le devoir de relever les nouveaux défis, si difficiles qu’ils soient. Ils ont pour nom la crise du Darfour, la crise Israélo-palestinienne, la crise Afghane, celle Libano-Syrienne, etc. qui interpellent notre conscience. Je me suis déjà engagé dans certaines d’entre elles. Je me fais le devoir, pendant les 3 prochaines années de ma présence au Sommet de l’OCI, de contribuer à faire progresser la paix et la tolérance partout dans le monde en instaurant des dialogues et en aidant à trouver des solutions.
Libéral et musulman, je dois y parvenir et le soutien de notre communauté politique me sera d’une inestimable contribution.
CONCLUSION
Chers Amis Congressistes, Le libéralisme a toujours combattu, par la plume de ses penseurs et l’action de ses hommes politiques, toutes les formes d’agression contre la dignité humaine et la souveraineté des peuples. Le Libéralisme n’est pas ce monstre hideux qui dévore les faibles. Il est plutôt fondamentalement humain et social car c’est une morale individuelle inspirée par une philosophie de vie en société faite de tolérance et d’humanisme.
C’est pourquoi, nous devons réadapter notre pensée aux exigences actuelles du monde. Le marché mondial vit un dérèglement extrêmement dangereux. Au plan social, tous les efforts fournis par les gouvernements pour réduire la pauvreté ou l’éradiquer seront anéantis ; alors nous devons réagir, réajuster et ne pas laisser les rênes de l’économie à la seule loi du marché qui est en fait la loi des oligopoles et des monopoles, autant de formes qui faussent la concurrence et sont donc antilibérales.
Je voudrais conclure, en exhortant notre Internationale à tenir fermement la barre, car devant la détérioration de la situation économique internationale, bien des tempêtes politiques sont en vue et, comme ce fut le cas dans le passé, après la première et la deuxième guerres mondiales, les libéraux seront pointés du doigt comme responsables des malheurs de l’Humanité. Notre option d’économie de marché, notre penchant pour la mondialisation seront décriés ; et si nous ne prenons garde, le retour aux économies d’Etat risque d’hypothéquer les énormes pas que l’Humanité a franchis depuis la chute du Communisme. Alors, plus de timidité ou de complexe, « l’économie sociale de marché ou le libéralisme social démocratique, c’est la seule alternative viable pour l’économie mondiale, malgré les difficultés conjoncturelles ». Il faut en débattre, communiquer, expliquer aux populations, former les jeunes et les femmes pour être les artisans et les avocats de cette juste cause.
Des crises économiques semblables à la présente ont toujours débouché sur des soulèvements, des retours irréfléchis aux dictatures, voire des conflits armés et, sur le plan économique, au triomphe de la démagogie de l’Etat Providence. Prenons garde.
Je vous remercie de votre aimable attention.