Adoptée par le Réseau Liberal Africain lors de la Conférence Sur la crise au Mali et la Gouvernance Sécuritaire en Afrique de l’Ouest.
Bamako, 2 juin 2013
Attendu que le Réseau Libéral Africain, membre de l’Internationale Libérale demeure, conformément au Manifeste d’Oxford de 1947, attaché aux valeurs de Liberté, de Démocratie et de Paix;
Attendu que la situation sécuritaire et démocratique qui prévaut actuellement au Mali constitue une préoccupation majeure pour toute la communauté libérale internationale;
Attendu que le Réseau Libéral Africain, dans sa Charte fondamentale et la Déclaration de Johannesburg de juin 2003, s’est assigné comme mission de défendre et de promouvoir les libertés, la démocratie, la paix et l’Etat de droit partout sur le continent africain;
EXPOSÉ DES MOTIFS
La crise qui a secoué le Mali a eu des conséquences humanitaires sécuritaires et politiques qui ont conduit à une déstabilisation des institutions de l’Etat, des déplacements massifs de populations civiles,
des pertes en vies humaines, des viols sur les femmes, l’enrôlement d’enfants soldats et une destruction sans précédent du patrimoine historique du pays notamment l’incendie de la bibliothèque de Tombouctou, la disparition de manuscrits anciens…
Les partenaires extérieurs et les pays amis à l’instar de l’Organisation des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CEDEAO ont déployé de multiples efforts pour aider le Mali à stabiliser les institutions
étatiques, combattre le terrorisme et recouvrer son intégrité territoriale et sa souveraineté. A cet effet, plusieurs instruments juridiques ont été adoptés en vue de la résolution de la crise.
Cette crise, en ce qu’elle révèle la fragilité des institutions et la rupture du contrat social malien, appelle une solution durable qui implique tant les Maliens de toutes confessions, de toutes ethnies
et de toutes obédiences politiques ou idéologiques, que tous les partenaires du Mali.
Les organisations qui adhèrent à la philosophie libérale, particulièrement le Réseau Libéral Africain, appuyé, entre autres, par la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, ont un role déterminant à jouer dans la résolution de la crise malienne.
D’un point de vue institutionnel, l’ensemble des démocraties contemporaines puisent dans un même socle commun dont la finalité est la liberté et l’épanouissement des individus. Cela requiert un cadre : l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, la protection des libertés individuelles et collectives, le pluralisme politique, le respect des minorités, la liberté d’expression et d’opinion, la paix et la sécurité.
Le Réseau Libéral Africain propose aux autorités maliennes, à tous les acteurs de la crise ainsi qu’à la communauté internationale, régionale et sous régionale ce qui suit:
Résolution
1. Pour une refondation de l’Etat de droit:
a) Reconstruire un Etat fondé sur la citoyenneté, des institutions crédibles et une décentralisation effective;
b) Mettre en place les mécanismes d’une justice indépendante, impartiale et équitable et, entre autres, une Commission Vérité, Justice et Réconciliation;
c) Redéfinir la place, les rôles et responsabilités des forces de défense et de sécurité dans la gouvernance démocratique globale du pays;
d) Définir un nouveau contrat social par le recentrage de la place de la laïcité dans l’Etat;
e) Restaurer la confiance entre les acteurs de la crise et assurer la pacification effective de la totalité du territoire national en vue de l’organisation des élections;
f) Elaborer un code de bonne conduite pour tous les acteurs du processus électoral.
2. Pour une garantie effective de la sécurité des populations:
a) Mettre en place un dispositif de protection et de sécurisation des populations et de leurs biens;
b) Mettre en place une force sous régionale spécialisée dans la lute contre toute forme de criminalité organisée, notamment les mouvements terroristes et les réseaux de narcotrafiquants;
c) Veiller à la création de meilleures conditions de retour des populations déplacées et refugiés en vue de renforcer la cohesion sociale et l’unité nationale.
3. Mise en place d’un mécanisme d’alerte, de suivi et d’évaluation Mettre en place un Comité de veille, de suivi et d’évaluation du processus de sortie de crise:
a) Renforcer l’efficacité du mécanisme d’alerte précoce au niveau sous régional en veillant à la mise en oeuvre effective de ses recommandations et en assurant la mutualisation des forces d’intervention;
b) Identifier les éventuels facteurs de blocage susceptibles de perturber le processus de réconciliation nationale et y apporter des solutions adéquates;
c) Veiller à créer des liens de coopération et de coordination efficaces avec les cadres stratégiques de l’Union Africaine, de l’Union Européenne et de l’Organisation des Nations Unies.
Ont signé:
– M. Olivier Kamitatu Etsu, Président du Réseau Libéral
Africain, Président de l’ARC / RD Congo
– Me Gilbert Noël Ouedraogo, Vice-Président du Réseau
Libéral Africain, Président de l’ADF-RDA / Burkina Faso
– M. Ousmane Ben Fana Traoré, Président du PCR / Mali
– Honorable Sidibe Abdoulaye, RDR / Côte d’Ivoire
– Dr. Lamine Ba, Président PLC / Sénégal
– Dr. Malick Dieng, PDS / Sénégal
– M. Alpha Diallo, Président du PULS / Guinée
– Dr. Youssouf Sylla, UFDG / Guinée
– Dr. Aissata Daffé, UFR / Guinée
– Honorable Thierno Bocoum, REWMI / Sénégal (observateur)
– Me Djibril War, APR / Sénégal (observateur)
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