Adoptée par le Réseau Liberal Africain lors du Forum Libéral sous le thème :
« Enjeux de la gouvernance démocratique en Afrique : Réflexions sur les transitions démocratiques et les alternances au pouvoir »
Ouagadougou, 14 mars 2014
Attendu que le Réseau Libéral Africain, membre de l’Internationale Libérale demeure, conformément au Manifeste d’Oxford de 1947, attaché aux valeurs de
Liberté, de Démocratie et de Paix ; Attendu que la situation sécuritaire et démocratique qui a prévalu dans certains pays d’Afrique constitue une préoccupation majeure pour toute la communauté libérale internationale ; Attendu que le Réseau Libéral Africain, dans sa Charte fondamentale et la Déclaration de Johannesburg de juin 2003, s’est assigné comme mission de défendre et de promouvoir les libertés, la démocratie, la paix et l’Etat de droit partout sur le continent africain.
EXPOSÉ DES MOTIFS
En Afrique, l’engouement à l’égard de la gouvernance démocratique ne procède pas d’une compréhension partagée des différents acteurs sur son contenu. Il tient plutôt
à l’ampleur des enjeux politique, institutionnel et économique, voire éthique et social.
Pour autant, la gouvernance démocratique peut constituer un socle approprié pour construire l’accord sur les règles du jeu politique en Afrique, où il peut y avoir un
certain nombre de bases culturelles divergentes de la légitimité autre que la base légale. C’est dû au fait que l’accord de principe de la gouvernance démocratique est
en pleine évolution.
Au Burkina Faso, l’enjeu de la gouvernance démocratique est lié aux conditions devant favoriser l’avènement d’alternances politiques apaisées.
Au regard des velléités de remise en cause des acquis démocratiques, tous les acteurs politiques du Burkina Faso ont l’obligation de fédérer leurs efforts, en vue
de préserver et de renforcer les conditions d’une démocratie fonctionnelle. En effet, il sied d’obtenir le respect strict des dispositions constitutionnelles en vigueur,
mais aussi de rendre intangibles et irréversibles certaines d’entre elles.
Les organisations qui adhèrent à la philosophie libérale, particulièrement le Réseau Libéral Africain, appuyé, entre autres, par la Fondation Friedrich Naumann pour la
Liberté, ont un rôle déterminant à jouer dans la préservation de la paix et de la cohésion sociales au Burkina Faso.
D’un point de vue institutionnel, l’ensemble des démocraties contemporaines puisent dans un même socle commun dont la finalité est la liberté et l’épanouissement des individus. Cela requiert un cadre : l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, la justice sociale, le respect des institutions et du principe de l’obligation de rendre compte des gouvernants, la protection des libertés et autres droits fondamentaux, le pluralisme politique, la liberté d’expression et d’opinion, la paix, la sécurité et la cohésion sociale.
Le Réseau Libéral Africain propose à toute la classe politique africaine, aux acteurs de la Société Civile et à la communauté internationale, régionale et sous régionale la
Résolution qui suit :
1. Pour réaliser des alternances démocratiques paisibles en Afrique dans le respect du cadre normatif :
Imposer le respect des dispositions du protocole de la CEDEAO de 2001 sur la bonne gouvernance et la démocratie et de la Charte de l’Union
Africaine de 2007 sur la bonne gouvernance, la démocratie et les élections ;
Généraliser, par l’adoption de dispositions constitutionnelles intangibles, la limitation du nombre et de la durée des mandats ;
Interdire toute modification des lois électorales de nature à remettre en cause les acquis démocratiques un (01) an avant la tenue des élections ;
Promouvoir le dialogue entre toutes les parties prenantes, en vue de dégager un consensus sur le fichier électoral, le mode de scrutin, le découpage des circonscriptions et le calendrier électoral ;
Assurer le monitoring du processus électoral par des missions d´observations internationales depuis l’élaboration du fichier jusqu’à la publication des résultats.
2. Pour promouvoir une démocratie libérale en Afrique :
Veiller à la formation des militants et sympathisants sur les valeurs et principes du projet libéral au sein des partis membres du RLA, par la mise en place de plateformes appropriées en relation avec les partenaires ;
Créer et consolider des passerelles entre les Partis politiques et la Société Civile ;
Promouvoir la création de plateformes de formation d’observateurs en vue de la constitution de missions d’observations des élections en partenariat avec des organisations appropriées.
3. Pour promouvoir l’alternance démocratique dans la concorde nationale au Burkina Faso :
Tirer les enseignements des tensions et crises historiques ainsi que des révisions constitutionnelles dans le passé, en vue de prevenir les situations conduisant au chaos ou coups de force ;
Promouvoir le dialogue entre les Partis politiques, la Société Civile et tous les autres acteurs du processus démocratique, en vue de créer les conditions d’une alternance apaisée;
Maintenir la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux (2) ;
Inviter la Communauté Internationale et les Réseaux libéraux (RLA, ALDEPAC et LI) à s’impliquer activement dans tous les processus nécessitant le respect des normes constitutionnelles relatives à la limitation des mandats et de leur durée.
Ont signé :
M. Olivier Kamitatu, ARC / RD Congo
Me Gilbert N. Ouédraogo, ADF-RDA / Burkina Faso
M. Ahmadou Elbaz, UC / Maroc
M. Ousmane Ben Fana Traoré, PCR / Mali
Mme Kanaté Diakité Fatouma, RDR / Côte d’Ivoire
Dr Lamine Ba, PLC / Sénégal
Dr Malick Dieng, PDS / Sénégal
M. Alpha Diallo, PULS / Guinée
M. Alpha Boubacar Ba, UFDG / Guinée
M. Mohamed Tall, UFR / Guinée
Honorable Thierno Bocoum, REWMI / Sénégal (observateur)
M. Zéphirin Diabré, UPC / Burkina Faso (observateur)
Me Djibril War, APR / Sénégal (observateur)
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